Général Gbi de Fer

Général Gbi de Fer
Général Gbi de Fer

mercredi 28 octobre 2015

Gbi de Fer: 25 ans…et un attentat !

Gbi de Fer
Membre fondateur du Djéli Théâtre d’Abidjan et comédien vedette à l’émission, “Dimanche Passion”, au milieu des années 90, le comédien, Kouya Gnépa, alias Gbi de Fer, s’apprête à célébrer ses 25 ans de carrière. Autour d’une pièce dénommée, “Attentat au Paradis”.

• Comment va le Général Gbi ?

- Je vais bien, on ne se plaint pas, ça va.

• Que devient le fameux fusil de Gbi de Fer ?

- J’ai été désarmé. Voilà pourquoi aujourd’hui, vous ne me voyez plus avec mon fusil. Mais si demain, l’ancien combattant, soldat de 1ère classe que je suis, monte une pièce de théâtre, où le fusil est demandé, j’irai le réclamer (rire).

• Ok, dis-nous, qu’est-ce qui t’occupe en ce moment ?

- Je n’ai vraiment pas le temps depuis un moment. 2015, est une année très importante pour moi, parce que je célèbre mes 25 ans de carrière. Et puis aussi, à côté de ça, j’ai pas mal d’activités que je gère ici et là pour gagner convenablement ma vie.

Gbi de Fer
• Tes 25 ans de carrière, parlons-en. Comment  prépares-tu l’évènement ?

- Dans la sérénité. J’envisage à cette occasion, partir les prochaines semaines en France, afin de bien caller les choses avec mon collaborateur parisien, Amed Fofana. C’est lui qui  s’occupe de tout ce qui est réseau de communication du côté de Paris. Les chaînes de radio et de télé étrangères seront également sur cet événement, qui aura lieu cette année 2015.

• Où auront lieu ces festivités ?

- Ça va se faire ici à Abidjan bien sûr et dans une grande salle de la place. Le public abidjanais est  convié d’office. Nous sommes à la tâche.

• A quoi aura-t-on droit ?

- Il y aura une très grande fête, des bons moments de théâtre, ça je le promets. Je vais donner au public qui fera le déplacement une création digne de l’artiste que je suis. Il y aura au menu, une belle pièce théâtrale intitulée Attentat au Paradis. une pièce qui sera jouée deux heures durant, avec des acteurs d’ici et de la sous-région, Benin, Togo, Burkinabé.

• On te retrouve ici et là comme consultant sur plusieurs medias…

- Oui effectivement, je suis chroniqueur à la RTI, consultant à Radio Jam ainsi qu’à  Abidjan.net. Je participe également à un programme satirique sur Guillaume Soro TV, sans oublier que je suis animateur culturel à la Mairie de Yop depuis près de 17 ans. Je pars d’ailleurs bientôt à la retraite. A Guillaume Soro TV par exemple, je produis des sketchs, sur le site Abidjan.net, je fais des chroniques sur l’actualité. Et à radio JAM, j’interviens sur un programme  intitulé ‘’Tout feu, tout flamme‘’. C’est une émission de libre expression, on dit ici ce qu’on pense.

• Tes fans disent qu’ils ne te sentent plus. N’est-ce pas ces diverses activités qui t’empêchent de bien t’occuper de ta carrière ?

- Pas du tout. Moi, je suis toujours inspiré. Seulement, voilà, je n’aime pas l’à peu prés. Je vous le dis et j’insiste là-dessus. si je dois faire une scène, c’est que je suis vraiment prêt et les moyens sont réunis. Sinon, je m’abstiens.

• On dit même que tu a délaissé la scène ?

- Ecoutez, quand vous faites ce métier, Il faut éviter de paraître pour paraître. Pour travailler, il faut bien sûr avoir les moyens. Si je n’ai pas d’argent pour travailler, je fais comment ? Aujourd’hui, je suis en train de réunir les moyens pour me relancer véritablement.

• Les comédiens de votre génération, dit-on, sont en perte de vitesse…

- Beaucoup de comédiens se cherchent aujourd’hui, d’autres aussi nous ont quittés malheureusement. C’est pour vous dire que les choses ne sont pas aussi faciles pour nous.

• A quand remonte ta dernière scène ?

- A l’année 2008, avec la pièce le “Trône Rouge”, une pièce de théâtre que j’ai montée en son temps avec l’homme d’Asmara, mon aîné Laurent Pokou.

• Pour ce qui est de la carrière, où en es-tu aujourd’hui ?  Es-tu satisfait ?

- Je suis satisfait de ma carrière. Je ne peux pas me plaindre. Mais je constate malheureusement que je suis encore confiné dans un carcan, le système français quoi ! Où on se retrouve bloqué à un moment. Voyez-vous, l’espace francophone est très fermé pour nous, acteurs francophones. On n’a pas d’opportunités comme nos frères anglophones ou lusophones.

• C’est un peu trop facile d’accuser le système, vous n’avez pas une part de responsabilité ?

- Aujourd’hui, je vous assure que nous artistes francophones, pour évoluer, c’est un casse tête. Tu ne peux y arriver sans l’apport d’un Français. J’ai joué au centre culturel Français, il ya quelques années de cela, avec le Djeli Théâtre. on a été la toute première troupe de théâtre à faire le plein du centre culturel et ce, durant 8 jours. Aujourd’hui, on n’a même plus de salles. Et pourtant, il faut bien qu’il y ait des espaces afin qu’on vienne découvrir les acteurs que nous sommes. C’est à travers la Fête de la musique précisement, que l’animateur Claudy Siar, a découvert Magic Système et la suite, on la connait.

• Tu sembles frustré ?

- Je ne suis pas frustré, je déplore une situation. Parce qu’il ya une absence totale de développement culturel en Cote d’Ivoire. Les choses ne bougent pas assez chez nous. Nous avons des gouvernants qui ne savent pas que la culture est un vecteur économique. Ici on n’a pas de mécènes, des gens qui sont prêts à te donner 2 millions pour faire des créations, c’est une denrée rare ici. Quand vous prenez un pays comme le Nigeria, ce n’est  pas seulement sa musique qui fait sa fierté, mais aussi ses créations artistiques, qui font que ce pays reste  une puissance économique africaine. Aujourd’hui, quand on te voit dans la rue, on te dit :  «j’ai aimé ce que tu as fait, la prochaine création c’est pour quand ?».


• D’aucun parlent de symphonie inachevée, dans ta carrière ?

Je sais que les fans attendent encore beaucoup de moi. Ce sont les moyens qui font défaut, c’est tout. Quand on faisait Dimanche passion, on travaillait avec le matériel de la RTI. Tout était réuni pour bien bosser. Nous sommes des acteurs, il suffit de nous donner l’occasion, nous allons faire de belles choses.

• Que devient aujourd’hui, le Djely Théâtre ?

- Le Djeli théâtre se porte bien. On était au labo, on revient bientôt. Vous allez nous sentir au cour des festivités marquant mes 25 ans de carrière.

• Quel regard portes-tu sur l’évolution du théâtre ivoirien ?

- Je ne vois pas grand chose. Cela dit, le théâtre n’est pas mort en Côte d’Ivoire, il peut rebondir et aller loin. Mais il doit être entretenu d’une bonne vision, car beaucoup de données ont changé. Aujourd’hui vous ne pouvez plus, par exemple, vous permettre de monter une scène de théâtre, jouer avec des jeunes gens durant des jours, et venir leur tendre 40.000frs. Moi je refuse de contribuer à l’appauvrissement des acteurs. Parce que faire du théâtre c’est un métier.

• Qu’est-ce qui vous manque véritablement aujourd’hui ?

- On n’a pas de salles pour nous exprimer et  celles qui existent aussi, sont couteuses, on n’a pas l’argent pour les occuper. Aujourd’hui, vous faites le constat, beaucoup d’acteurs sont obligés de faire des contributions à la télé pour être connus et aller animer dans les mariages. Il y en a aussi qui produisent des films. Alors qu’il faut bien que le théâtre vive.

• Que penses-tu de ceux qui ont décidé de se lancer dans la production?

- Ils se cherchent c’est tout à fait normal. Ce qu’ils font, moi j’appelle ça le cinéma de maison (sur un air sérieux). Des jeunes acteurs s’y essayent aussi. J’apprécie quand même le courage de certaines dames comme Akissi Delta et Marie-Louise Asseu, qui vont leur petit bonhomme de chemin.

• Que pensez-vous de tous ces jeunes gens qui sont lancés dans le milieu humoristique ?

- Je les encourage, mais ils ont beaucoup encore à faire. Ils ont besoin de formation et d’encadrement.

• Viennent-ils vers vous, les anciens ? Quels conseils vous leur donnez ?

- On ne va pas dire à un apprenant «viens,  je vais te former», c’est lui qui doit faire la demande. Je n’ai pas de conseils à leur donner, ils savent ce qu’ils font. Quand tu leur diras d’aller se former, ils vont penser que tu es aigri.

• Est-ce vrai qu’ils vous dament le pion ?

- Moi je ne sais pas. C’est vous qui le dites. Mais j’apprécie quand même le travail effectué par certains d’entre eux, notamment En K2K, Agalawal. Ils ont de la qualité et l’humilité pour aller loin.

Par Inzah D.

enzo07058354@topvisages.net


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